Et là, le choc. Lui attablé avec elle... J'ai beau savoir qu'il n'y a rien entre eux, elle est à ma place et je ne le supporte pas.
Et la jalousie s'immisce en moi. La jalousie qui broie la poitrine et dévore le coeur et le ventre. La jalousie si violente qu'elle pourrait donner des envie de meurtres.
J'ai mal, mal de te voir avec elle malgré les sourires que tu me lances et tes invitations à rester. Je voudrais juste disparaitre. Ne plus voir, ne plus ressentir, ne plus penser.
Elle incarne tout ce que je n'aurai jamais, tout ce que j'aurais tant voulu avoir. Elle est tout ce que je ne suis pas. Et je l'envie avec une telle violence, c'est insupportable... Je me sens si faible, si minable, si laide face à elle. Je voudrais me cacher, qu'on ne me voit plus, qu'elle ne pose plus ce regard condescendant sur moi...
Et puis un peu plus tard dans la soirée, Il est venu s'assoir avec moi et les autres, Sa cour, mes "amis" aussi. Et je Le regardais, assis tout près de moi. Je Le regardais comme une droguée en manque, je buvais son visage, les lignes de son cou, son menton, sa nuque. Et j'avais peur de ne plus avoir droit à cela, à cette observation discrète qui me remplit tant de joie. Je voudrais stopper le manque, la frustration, mais je n'y arrive pas. C'est trop douloureux...
Alors marcher dans la nuit, marcher pour oublier, juste le bruit des pas et la musique dans les oreilles. Se sentir protéger parmi les ombres, là où personne ne peut vraiment nous voir. Disparaitre un peu dans la nuit. Sentir l'air frais se mêler aux larmes sur les joues. Essayer de calmer cette douleur qui vrille toujours.
Et soudain, comme un petit miracle, Il s'est materialisé devant moi dans la nuit. Et je ne peux m'empêcher de sourire. Et te parler, enfin seuls, m'apaise. Je suis juste une droguée, une droguée qui a eu sa dose...